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Photo du rédacteurStephane Fayol

Réforme des retraites : des responsabilités individuelles à l’intelligence collective

Dernière mise à jour : 7 avr. 2020

« Je vous présente toutes mes confuses »

Monsieur Preskovic dans le Père Noel est une ordure.


Je ne sais pas si cette délicieuse expression, pourrait aujourd’hui trouver un substitut suffisamment puissant pour évoquer le milieu ambiant tel que je le ressens et dont je vais parler un peu.


Le monde semble faire fi de tout bon sens. Semble, car si j’en reviens à l’ouverture du discours de la méthode de Descartes :


« Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée : car chacun pense en être si bien pourvu, que ceux même qui sont les plus difficiles à contenter en toute autre chose, n’ont point coutume d’en désirer plus qu’ils en ont. En quoi il n’est pas vraisemblable que tous se trompent ; mais plutôt cela témoigne que la puissance de bien juger, et distinguer le vrai d’avec le faux, qui est proprement ce qu’on nomme le bon sens ou la raison, est naturellement égale en tous les hommes ; et ainsi que la diversité de nos opinions ne vient pas de ce que les uns sont plus raisonnables que les autres, mais seulement de ce que nous conduisons nos pensées par diverses voies, et ne considérons pas les mêmes choses. Car ce n’est pas assez d’avoir l’esprit bon, mais le principal est de l’appliquer bien. Les plus grandes âmes sont capables des plus grands vices, aussi bien que des plus grandes vertus ; et ceux qui ne marchent que fort lentement peuvent avancer beaucoup d’avantage, s’ils suivent toujours le droit chemin, que ne font ceux qui courent, et qui s’en éloignent. »


Bon, je veux bien comprendre que ce complément de réflexion n’enlève rien à la portée de ce que disait ce bon M. Prescovic, ni au côté un peu perplexe et égaré de ma pensée.


Mais, les prévisionnistes ne cessent de se tromper. Ça, c’est un fait. Les exemples sont tellement nombreux, que mon propos pour l’illustrer pourrait ressembler à une note d’hypermarché, où je ne vais jamais, car comme disait Jean Yanne, je hais les hyper marchés… A moins que ce ne soient les départementales…


Entre les météorologistes, les analystes politologues chers à Boris Johnson, Hillary Clinton et Donald Trump ou Bolsonaro, les constats de "oups, j’ai dû me tromper !" pourraient, s’il y avait un peu plus d’humilité, être légion. je ne hurle pas, j'ai revendiqué un droit à l'erreur, mais peut être un meilleur dosage.


Bien sûr, c’est sans doute assez dommage, car selon le point de vue duquel on se place, (vive Descartes) l’erreur était sympathique. Mais celles et ceux qui avaient le pouvoir de décider ou d’agir en ont décidé autrement : parce qu’ils ne considéraient pas les mêmes choses de la même façon. Troublant, toujours, inquiétant, sans doute.


En France, ce beau pays où notre coq emblème sait parait-il chanter les pieds posés dans le fumier, (on appelle cela le syndrome cocorico), notre fin d’année est assez surréaliste.


Cela fait des années, que chacun de nos dirigeants, annonce à la population vouloir sécuriser nos systèmes de protection sociale et de #retraite en les faisant évoluer au moyen de réformes ou au final réformettes ; et cela fait des années que tout le monde affiche un pseudo accord de principe, mais que dès que l’on rentre sur une ébauche de réalisation, là, c’est la glissade totale, le dérapage plus que moyennement contrôlé.


Le rush : « 60 000 000 de français et moi et moi et moi »….tsss, je m’embrouille encore.


Tiens, attachons nous quelques minutes à nos politiques : on ne peut pas nier à certains du courage… Ça tombe bien, un ex-Président disait sous une forme fleurie que ça manquait chez les politiques.


Rarement, les deux sommets de notre exécutif n’ont été aussi proches des personnes, et rarement on ne leur a reproché d’être aussi loin.

Ahhhh, imagine-t-on, pour paraphraser une célèbre phrase de campagne présidentielle, le Général de Gaulle aller aussi loin dans la « justification, la familiarité de son contact » ? Hors propos, et le passé, sa culture, ce qu’on a fait depuis… tout est à nuancer.


Du courage donc pour certains, mais un monceau d'approximations dans les propos tenus qui génère autant si ce n’est plus d’inquiétude, que le silence.


Dans tous les cas : ils causent, et les flingues de concours sortent, ils ne causent pas, on sort des avis de recherche (coucou #francoisgeuze mon ami) et on les taxe de mépris, ou de désintérêt. Ceux qui causent aussi d’ailleurs parce que leur verbe est soit celui de l’élite qu’ils sont, donc vécue comme agressif en retour, soit ils essaient de s’acoquiner avec un langage dit plus populaire et ça ne fonctionne pas ; le verbe est contredit par le non verbal, le verbe est caricatural, et déclenche des torrents de sarcasmes. « Carrément méchants, jamais contents" Merci #AlainSouchon


Le résultat est que le calendrier est pitoyable, le résultat est loin d’être clair et j’en passe. Courageux mais pas glorieux, fond, forme à revoir.


Et les syndicats, qui depuis des mois sont éparpillés façon puzzle, et ne trouvent plus comment se faire entendre et légitimer une action renouvelée autrement, pour prouver qu’ils sont en phase avec la société, eh bien ils ont une certaine heure de gloire. Sincèrement, pas dans ce qu’ils disent, ou proposent ; mais ils s’affichent devant et profitent d’un malaise sociétal plus profond que le sujet de la retraite pour ré-exister. Avec l’aide des extrêmes pro et des extrêmes anti, de médias : le come-back est intéressant et qui leur en voudrait d'en profiter, ils souffrent tellement. Mais est-il durable et comment ? Là est une question.#benoitserre


Avec le sujet de la représentation du personnel réformée récemment au chausse pied, on a vu comment faire rentrer des ronds dans des carrés et inversement, voilà.

Je passe avec pudeur sur les indélicatesses dont le passé n’aurait peut-être pas eu grand-chose à faire, mais qui aujourd’hui sont vécues comme des crimes, et certains décideurs, y compris dans ceux portant les grandes réformes d’actualité ne brillent pas de ce côté-là par leur fond. Ou plutôt ils brillent par leur génie du sabotage.


Je me souviens d’un temps pas si vieux, où nous étions appelés aux urnes pour la ratification du traité de Maastricht. J’étais alors étudiant, intéressé par l’évolution de la géo politique, et deux heures passées au bureau de vote, dans ma campagne, près de celles et ceux qui allaient construire l’avenir par leur bulletin, avaient suffi à m’estourbir. Personne n’avait compris, voire même lu ce qu’il y avait dans le texte, et autant de votants donnait lieu à autant de commentaires et d’interprétations différentes à partir des mêmes mots. Comment faire un cocktail intelligent de tout cela, je me suis toujours posé la question, et surtout, je me suis dès lors vraiment méfié des réactions globalisées trop vite par les commentateurs, sur tel ou tel sujet qui est soumis à nos concitoyens.


Ces derniers jours, en écoutant attentivement dans la rue, dans les taxis, dans les commerces, j’entends sur le texte des retraites tout et n’importe quoi. Faut-il d’ailleurs blâmer ceux qui en parlent à côté du sujet, je ne le crois pas au vu de ce que les « milieux autorisés » en disent. #Coluche


Je crois plutôt à l’image d'un entonnoir. Une société qui n’a plus de rêve, qui chaque jour, avec la complicité des côtés obscurs de la force (j’aime cette expression) ressasse un mal être profond, manifeste l’envie de purger le trop plein de couleuvres avalées pendant des décennies, mais prête à en avaler des toutes aussi grosses, se saisit d’un sujet de bout d’entonnoir ou presque, pour se montrer haut et fort. Et là j’avoue retrouver un peu plus de compréhension. Ou peut-être cela me rassure t’il sur nos concitoyens que je ne peux imaginer seulement engagés de la sorte par un « machin » comme celui des retraites en l’état.


Bien bien…. Pour celles et ceux qui ont essayé de suivre mon propos décousu et un tantinet superficiel, (crieront peut être les puristes), et qui sont encore là, la grande question est : comment se sort-on de là ?


Eh bien dans l’état de « confuse » dans lequel je suis, je ne sais pas.


Je crois résolument dans l’addition des responsabilités individuelles au service d’un beau collectif, je crois à l’intelligence collective.


Je ne veux pas croire, et ce n’est pas de la méthode Coué mais de la résistance active, à une société bain de chewingum à la Rabbi Jacob, dont nous ne sortirions jamais. #voiesansissue


Nous avons des trésors, cessons de nous monter les uns contre les autres, de nous culpabiliser, car nous fragilisons un peu plus un équilibre qui sera certes toujours en mouvement- la terre ne s’arrête pas de tourner- mais l’exercice relève du funambulisme et un peu de tempérance dans tout cela ne fera jamais de mal.


Ne gérons plus la France, portons la France (quasiment lyrique). Ce pays conservera de magnifiques qualités et de magnifiques défauts mais ne doit pas exploser, ou forcément passer par des heures noires, emplies de haine et de violence pour se régénérer.


Il fut un temps plus lointain, où en France on guillotinait à tout va, des personnes qui ne savaient même pas pourquoi elles allaient mourir, juste pour assouvir de sales pulsions et des motifs inavouables alors même qu’étaient brandis des idéaux, qui existent toujours aujourd’hui, mais avec le recul, que de dommages collatéraux générés dirait-on aujourd’hui. Et forts de ce que nous savons, ce peuple intelligent continuerait à violenter des gens pour ce qu’ils sont, sans plus de discernement ? NON !


La souffrance, il y en a. Partout, il y a du travail pour la soulager, la prévenir, empêcher sa propagation. Et ce n’est pas par l’excès que nous y parviendrons, je ne le crois pas. Il y a tellement de belles choses à faire, et la volonté de chacun y peut quelque chose, au lieu de cette manie consistant sans cesse à renvoyer sur d’autres en se sentant concerné par le sujet mais pas réellement. Et pour l’instant, mis à part en rajouter tous les jours un peu, en tous les cas suffisamment pour asphyxier et ne plus voir rien de positif, alors qu’il y en a. Quel gâchis.


Comment conclure ce long texte. Je ne le sais pas, disons que pousser ce criiiiiiiiiiiiiii m’aura permis de me sentir VIVANT. Et puis en avoir gros sur le cœur et ne pas partager c’est égoïste. Ce n’est qu’un point de vue. Juste mon point de vue . Avec humilité, un peu d’humour, parce que quand c’est trop « confuse », c’est anxiogène.

Je vous l’offre avec plein d’espoir.


A tout cœur. Ah oui au fait, « toutes mes confuses… »



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